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Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/102

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La quatrième semaine depuis son retour à Paris était à moitié entamée, quand vint une lettre de Franz… Enfin !… Annette, avec un sourire, s’enferma pour la lire. Quels reproches, quelle colère allait-elle essuyer !… Franz ne lui reprochait rien. Il n’avait nulle colère. Il était parfaitement calme, courtois, bien élevé. Il était en bonne santé. Il l’engageait à rester…

Tant que Franz n’avait pas écrit, Annette n’était pas inquiète. Après avoir lu cette lettre, Annette s’inquiéta.

Il lui eût été difficile de se dire pourquoi. Elle aurait dû se réjouir de le trouver si patient. Mais elle cessa de l’être. Elle ne put s’empêcher de lui répondre, le jour même. Bien entendu, elle n’exprimait rien de ce qui la préoccupait, — (le savait-elle ? ) — elle plaisantait : puisqu’il n’était plus pressé de la revoir, elle ne reviendrait pas, avant la fin de l’année. — Elle attendait, pour le surlendemain, une protestation de Franz… Point de protestation. Aucune lettre ne vint.

Annette rongeait son frein. Elle compta les semaines qui la séparaient de l’été. Elle écrivit à Mme de Wintergrün, sous prétexte de contrôler