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Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/107

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cessait de parler. Annette lui répondait ; causant avec sa sœur, elle voyait son fils, immobile et muet, qui la fixait. Elle emporta ce regard, après que, s’effaçant au loin les deux silhouettes, dont l’une seule agitait la main, le train s’enfonça dans la nuit.

Marc revint avec sa tante. Elle pensait tout haut, et devant lui ne surveillait pas ses mots. Elle était habituée (un peu trop) à le traiter en homme. Elle disait :

— Mon ami, nous ne comptons plus pour elle. Elle a quelque autre en tête. Elle a le cœur fou.

Marc souffrait d’entendre Sylvie. Il trancha, d’un mot brusque :

— C’est son droit.

Il savait maintenant par Sylvie, l’histoire du prisonnier ; il savait que Sylvie, comme les autres, mêlait l’amour à l’aventure. Mais il était le seul de tous à ne le point croire. Il était le seul à croire que sa mère obéissait à un mobile plus haut. Et l’ironie de Sylvie l’offensait, comme si l’on eût soupçonné la femme de César. Mais plutôt que de discuter, il eût donné raison à sa mère, quoi qu’elle fît…

— C’est son droit… « Nous ne comptons plus