bien. Il était heureux. Il souriait de plaisir à celui qui parlait…
Et Brissot commença de remarquer le jeune garçon, qui le mangeait des yeux.
Il avait l’habitude, en parlant, de chercher dans la salle un ou deux auditeurs qui lui fussent un bon réflecteur de son éloquence. Il s’écoutait en eux. Il évaluait l’effet, la résonance. Et rapide à saisir au vol ces indices, il s’orientait, par eux, dans son discours, qu’il improvisait à mesure, d’après un scénario, — à part quelques grands morceaux, qui sont comme la cadence et les raplapla d’orchestre, dans les Concertos… Le petit tambour d’Arcole, qui lui faisait face — ses yeux ardents et riants dans le visage fiévreux — étaient un réflecteur superbe.
De se voir dans ce miroir, Brissot s’exalta…
Et le réflecteur, soudain, se ternit…
Marc entendait les mots.
Brissot avait rompu le charme. L’envolée de son éloquence venait de révéler au regard aigu de l’adolescent que les ailes étaient postiches. L’émerveillement du public, qui le suivait bouche bée, eut pour effet immédiat sur Marc, qu’il se mit en garde et réagit contre sa propre émotion. Il était