Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 5.djvu/190

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connaissait ; et ce qui pouvait lui rester de vertu, il le mettait dans la haine qu’il avait, secrète, féroce, sans fond, sans mesure, pour eux, ses complices ou ses rivaux. Mais les vaincus ne valaient pas mieux ; il les avait connus, eux aussi, ces exploités, ces peuples, parmi lesquels son enfance avait rampé ; leurs pieds n’étaient pas moins lourds à ceux qui étaient dessous. Qu’ils restent donc dessous ! — Non, il n’était pas à craindre que Timon prêtât sa large épaule à ceux qui voulaient renverser l’ordre social, quoique aucun d’eux ne jugeât cet ordre — ce désordre — d’un œil plus poignardant. Mais cet œil — précisément — il n’avait pu le dissimuler à ceux qui, comme lui, savaient voir, entre les sourcils, le dedans du front. Et ses patrons, en l’employant, le surveillaient. Il inquiétait.