jamais pour les jours qui suivaient. Marc était nourri par sa mère ; et il savait que ce devenait pour elle un problème de trouver la subsistance de tous les deux : il rougissait à la pensée que, malgré ses résolutions, il continuait de vivre aux dépens de Annette ; ce qu’il gagnait ne suffisait pas à lui payer quotidiennement une demi-portion de repas. Il devait toujours aller demander la becquée à cette femme qui s’épuisait… « Assez ! Je veux, coûte que coûte, plonger dans le lac et nager seul… »
Ah ! comme tous les autres soucis intellectuels, leurs discussions de tout à l’heure sur l’art, les lettres, la politique et l’au-delà, tout ce cliquetis de lames creuses, avec lesquelles ils s’escrimaient, leur paraissaient en ce moment une sotte parade d’opéra ! Avant le beau, avant l’idée, avant la paix, avant la guerre, avant l’avenir de l’humanité, il y a la gueule. Elle bée de faim… Fais-la taire ! Nourris-la !