Aller au contenu

Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 6.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— « Nous osons, nous. Ceux qui ne sont plus capables d’y monter seuls, nous les y hissons, par la force. Nous t’y hisserons. »

Elle claqua la porte :

— « Non ! »

Elle eut, le soir, une altercation avec Marc, qui traitait de crime toute contrainte exercée sur l’âme d’un autre. Il était dans la première découverte de la Non-Violence de Gandhi. Elle lui dit, plus perspicace par opposition qu’il ne l’était par admiration :

— « Et tu ne vois pas que c’est une violence retournée ! »

Il s’entête, et elle s’entête :

— « Tout est violence », dit-elle, « même l’amour. Surtout l’amour. Il rend esclave. Il fait mentir à sa nature. Il avilit. »

— « Si tu sens ainsi », dit-il, blessé, « affranchis-toi ! »

Elle dit, avec un pli amer à la bouche :

— « Merci de la permission ! »