ver son indifférence. Que lui faisait ?… Elle s’occupa à ranger l’appartement : il en avait besoin ! Elle était toujours en course, et, jour après jour, la poussière et le désordre envahissaient tout. Elle était en plein nettoyage, quand Annette vint prendre le petit Vania : (elle le gardait toute la journée, et elle le ramenait le soir). Mais Assia ne la laissa pas entrer, sous prétexte que tout était sens dessus dessous et qu’elle ne voulait pas qu’on vît son capharnaüm ; elle lui poussa l’enfant par l’entrebâillure de la porte ; Annette put seulement saisir à la volée, dans l’ombre du corridor, la silhouette de sa bru à genoux, qui frottait rageusement le plancher, le front penché, les cheveux défaits, pendant sur les joues comme des queues de rat. Elle se vengeait sur le mobilier de ce que Marc ne revenait pas. Il ne revint pas pour le déjeuner. Elle attendit. Il ne revint pas…
— « Idiot ! Tu boudes !… Je te le revaudrai. »
D’impatience, en avalant les morceaux, elle s’étranglait. Elle n’acheva pas son repas. Elle s’habilla, elle se passa en revue devant le miroir. Elle se montra ses dents aiguës de jeune chien. Elle avait envie de mordre. Elle était prête à sortir… Sortir pour quoi ? Vers quoi ? Vers qui ?… Ce « qui ? » la prit au dépourvu. Elle tressauta. Elle se rassit, encapuchée, comme en visite, et elle prit une revue sur la table ; elle tâcha de s’y intéresser… Zut, zut et zut !… La main nerveuse lança la revue au fond de la pièce… Elle martelait du talon le parquet… Trois heures sonnèrent.
— a J’en ai assez !… »
Elle sortit. Elle n’avait aucun but avoué. Elle s’assigna celui de visiter, à des galeries, une exposition de blanc. Mais elle prit un autre chemin. Elle s’en aperçut, quand elle était trop loin pour rebrousser.