Page:Rolland - La Révolte des machines.djvu/63

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splendeur passée, mais qui n’a point perdu tout à fait ses attitudes grandiloquentes — se penche si maladroitement qu’il fait le plongeon et disparaît. La petite foule se presse au bord pour voir. Le bonhomme, qui a roulé en boule, a réussi, Dieu sait comment ! à arriver au fond avec tous ses membres. Mais c’est pour être aussitôt saisi par les Machines. Que vont-elles faire de lui ? Que vont-elles faire des autres retardataires, hommes, femmes et enfants, qu’elles ont déjà pris, ou à qui elles donnent la chasse ? Les écraser sans doute ? Horreur !… La foule d’en haut (le plus grand nombre) détourne les yeux avec effroi… Mais ceux qui continuent de regarder s’exclament. Les Machines ne tuent pas leurs prisonniers. Elles semblent leur donner des ordres, exiger d’eux quelque chose… Quoi donc ?

Le Maître, Marteau Pilon, se frappe le front : il a compris. Les Machines, fatiguées, usées, ont besoin d’hommes qui les soignent. Il redescend la pente. Il va tâcher de les détruire.

Et Rominet, et Aviette avec son chien, se lancent à la suite du Maître.

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