Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à se rendre service ; mais tacitement on savait les limites qu’il n’était pas prudent de dépasser. L’égoïsme des jeunes gens les trouve naturelles. On n’attend pas des autres ce qu’ils n’attendent pas de vous. Un Français prend la vie et les hommes, — comme il est. Rien de trop. Savoir se contenter…

Il ne se contentait point, le jeune Oreste, que j’avais déchaîné ! Il ne le sut jamais. Il ne prenait point mesure de ses sentiments sur la vie. Il m’apporta une amitié faite à la taille d’une espèce disparue. Pour l’ajuster à la mienne, il a fallu me grandir. Je n’y ai pas trop réussi ; mais j’ai fait de mon mieux, puisqu’il le voulait. Car il me donnait tout. Et il exigeait tout… Et, mon Dieu, je crois bien que tout — peu ou beaucoup — il a tout pris…