Page:Rolland - Mahatma Gandhi.djvu/204

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gouvernement, et qu’il devait observer le code d’honneur du prisonnier. Il était censé mort civilement. Il n’avait pas de Message à donner…

À ce moment — il était dix heures du soir — la porte s’ouvrit. On vint le prendre pour le porter sur la table d’opération.

L’opération dura vingt minutes ; et un accident faillit la rendre fatale. Le patient venait d’être chloroformé, quand la lumière électrique s’éteignit. On courut chercher des lampes à huile, puis des lampes à incandescence. L’incision révéla un abcès caché, purulent et très profond. On dut laisser dans la plaie un tube de six pouces, pour vider le foyer d’infection. Gandhi supporta bien l’opération ; mais la nuit resta inquiétante.

Le lendemain, arrivèrent les fils de Gandhi, enfin prévenus, puis madame Gandhi. Et le pays entier fut, pendant quelques jours, en proie à un délire d’anxiété. Le président du Congrès de toute l’Inde, Mohamed Ali, fit décréter des prières nationales dans tout le pays pour le 18 janvier. De tous côtés, la libération de Gandhi fut demandée, même par des journaux du gouvernement. Il fallait sortir au