Page:Rolland - Mahatma Gandhi.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pour les Jaïnistes, l’amour plus que l’intelligence est la voie qui mène à Dieu. Le père du Mahâtmâ n’attachait aucun prix à l’argent, et en laissa peu aux siens, ayant presque tout dépensé en charités. La mère, sévèrement religieuse, était une Sainte Élisabeth hindoue, jeûnant, faisant l’aumône et veillant les malades. On lisait régulièrement le Râmâyana, dans la famille. Sa première éducation fut confiée à un Brahmane, qui lui faisait répéter les textes de Vishnu[1]. Mais plus tard, il s’est plaint de n’avoir jamais été grand clerc en sanscrit : une de ses rancunes contre l’éducation anglaise, qui lui fit perdre les trésors de sa langue. Il est cependant très instruit des Écritures hindoues ; mais il ne lit les Vedas et les Upanishads que dans des traductions[2].

Il passa par une grave crise religieuse, tandis qu’il était encore à l’école. Par révolte contre l’hindouisme idolâtre et dégénéré,

  1. Il étudia jusqu’à sept ans à l’école élémentaire de Porbandar, puis à l’école publique de Rajkot ; après dix ans, à la High School de Katyavar, enfin à dix-sept ans à l’Université d’Ahmedabad.
  2. Il a raconté son enfance, dans un discours familier, à la Conférence des classes intouchables (parias), le 13 avril 1921.