Page:Rolland - Mahatma Gandhi.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un peuple ; elle l’effémine, avec ses recettes de « magie noire »[1], qui le détournent d’une discipline héroïque du corps et de l’esprit. À cette fausse médecine d’Occident, que Gandhi a souvent flétrie, avec une violence qui dépasse la mesure, il oppose la vraie médecine préventive, à laquelle il a consacré Un de ses petits traités populaires : A Guide to Health (Le Guide de la Santé), fruit de vingt ans d’expérience. C’est un traité de morale autant que de thérapeutique : car « la maladie est le résultat, non seulement de nos actes, mais de nos pensées » ; et il est relativement simple de donner des règles pour prévenir le mal, « toutes les maladies ayant la même origine, qui est qu’on ne suit pas les lois naturelles de la santé. Le corps est la demeure de Dieu. Il faut le garder pur ». Il y a d’ailleurs dans les prescriptions de Gandhi (avec trop d’obstination à nier des remèdes éprouvés) beaucoup de bon sens, mais un extrême rigorisme moral[2].

  1. On ne doit pas oublier qu’un des principaux griefs de Gandhi contre la médecine d’Europe est qu’elle a recours à la vivisection, « ce crime le plus noir de l’homme ».
  2. Particulièrement en ce qui concerne les relations sexuelles : sa doctrine sévère rappelle Saint-Paul.