ment du devoir, au péril de sa vie[1]. « L’homme ne possède pas le pouvoir de créer ; il ne possède donc pas le droit de détruire… » Il faut aimer même celui qui fait le mal : ce qui ne veut pas dire qu’on tolère le mal. Gandhi soignerait le général Dyer, s’il était malade. Mais si son propre fils vivait une vie de honte, « mon amour exigerait, écrit-il, que je lui retire mon soutien, quand même cela signifierait sa mort ». On n’a pas le droit de contraindre le méchant par la force. Mais on a le devoir de lui résister, en se séparant de lui, quoi qu’il en coûte. Et quand l’ennemi se repent, il faut lui ouvrir les bras[2].
Dans le même temps qu’il refrène les violents, il stimule les hésitants. Il rassure ceux qui reculent devant l’action directe :
« Rien n’a été fait sur terre sans action directe. J’ai rejeté les mots : résistance passive, pour leur insuffisance… C’est l’action directe qui, dans le Sud-Afrique, a converti le général Smuts… Quelle est la plus grande symbiose qu’aient réalisée Christ et Buddha ? Celle de la force et de la dou-