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5. — IL FAUT REVISER LES TRAITÉS.


I[1]


J’adresse mon salut fraternel à tous ceux et à toutes celles qui, réunis ici ce soir, ont pris à cœur la tâche difficile, souvent ingrate, de réveiller l’opinion publique, trop habituée dans les démocraties à se décharger des responsabilités et des soucis publics sur ses gouvernements et à attendre d’eux, à l’heure actuelle, le Désarmement et la Paix Internationale. Les gouvernements doivent sans cesse être tenus en main par ceux qui les ont élus. Et si les gouvernants sont loyaux, leur intérêt même est de s’appuyer sur une opinion forte et éclairée ; elle seule leur donne le point d’appui et l’énergie nécessaire pour lutter contre les blocs énormes d’égoïsmes coalisés par les puissances nouvelles de l’Argent, qui constituent aujourd’hui, comme l’a nommé un des plus courageux pacifistes allemands, « l’Internationale sanglante des armements ».

Il nous faut donc sans relâche remuer l’opinion des peuples engourdis, leur dénoncer les menées secrètes, la conspiration permanente contre le désarmement, qui, de plus en plus, réussit à introduire ses complices aux sièges les plus élevés des gouvernements. Si l’ancien cri : « Ca-

  1. Message lu au meeting pour le Désarmement, organisé à Genève, le 30 octobre 1931, par la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté.