Page:Rolland - Par la révolution, la paix.djvu/109

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Il faut reviser les traités. La difficulté et les dangers de la tâche ne doivent pas nous arrêter. Ce qui est nécessaire doit être exécuté, — exécuté sans retard. Le plus grave danger est de remettre au lendemain la tâche dangereuse d’aujourd’hui. Car le danger se capitalise, et il devient vite écrasant. Quand le feu a pris dans la maison, ce n’est pas demain qu’il faut aller chercher les pompes… Au feu ! Et tous, formons la chaîne !

J’aurais bien davantage à dire : car je ne pense pas que l’incendie ne soit allumé que d’un seul côté ; et ce n’est pas le seul statut politique de l’Europe qui est à reviser ; il faudra bien reviser aussi le statut social. C’est l’organisation actuelle de la société qui est génératrice du déséquilibre monstrueux, dont le produit est, sous nos yeux, ces Internationales capitalistes des armements, dont je dénonce — après tant d’autres ! — la griffe enfoncée sur les gouvernements.

Mais à chaque heure suffit sa peine. Pour celle d’aujourd’hui qui nous rassemble, unissons-nous pour imposer aux gouvernements la voix impérieuse des peuples qui leur crient :

« Nous voulons vivre ! Désarmez ! Les armements, c’est la mort… Désarmez ! La paix sociale est à ce prix. »