(La paix n’est pas l’absence de guerre, mais la vertu qui naît de la vaillance de l’esprit.)
Le pire des maux est l’avilissement, le reniement d’un homme ou d’un peuple : c’est le néant, — c’est la fosse.
6. Mais autre chose (ne confondons pas !) est la guerre dite « de délivrance », qui prétend porter par les armes la liberté chez un autre peuple, incapable par lui seul de la défendre ou de l’imposer. L’expérience de l’histoire nous donne à craindre que de telles guerres manquent leur but. Elles dispensent le peuple secouru de l’héroïsme nécessaire qui seul lui donnera, par ses propres sacrifices, le droit à la liberté ; et elles disposent le peuple secoureur à la mentalité d’impérialisme napoléonien.
Point question de cela, quand il s’agit de l’U.R.S.S. ! Sa liberté, elle l’a conquise elle-même, elle seule, contre la coalition de tous les gouvernements d’Europe, — y compris le nôtre. Elle est le plus grand exemple d’« animi fortitudo ». Si, quelque jour, nous avons à nous ranger à ses côtés, ne disons pas que nous la défendons ! C’est nous que nous défendrons, en elle.