le péché, roulant au fond du crime, malgré ses efforts pour se retenir sur la pente ; sa mère et sa femme l’entraînent…
Les moujiks ne valent pas cher. Mais les babas ! Des fauves ! Elles n’ont peur de rien… Vous autres sœurs, vous êtes des millions de Russes, et vous êtes toutes aveugles comme des taupes, vous ne savez rien, vous ne savez rien !… Le moujik, lui au moins, il peut apprendre quelque chose, au cabaret, ou qui sait ? en prison ou à la caserne ; mais la baba,… quoi ? Elle n’a rien vu, rien entendu. Telle elle a grandi, telle elle meurt… Elles sont comme des petits chiens aveugles, qui vont courant et heurtant de la tête contre les ordures. Elles ne savent que leurs sottes chansons : « Ho-ho ! Ho-ho ! »… Eh quoi ! Ho-ho ?… Elles ne savent pas[1].
Ensuite, la scène terrible du meurtre de l’enfant nouveau-né. Nikita ne veut pas tuer. Anissia, qui pour lui a assassiné son mari, et dont les nerfs sont depuis torturés par son crime, devient féroce, folle, menace de le livrer ; elle crie :
Au moins, je ne serai plus seule. Il sera aussi un assassin. Qu’il sache ce que c’est !
Nikita écrase l’enfant, entre deux planches. Au milieu de son crime, il s’enfuit, épouvanté, il
- ↑ Variante de l’acte iv.