Page:Rolland Clerambault.djvu/271

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seule réalisation dans le temps attribué à notre humanité.

Et c’est peut-être ce sentiment obscur de ce qui pourrait être et ne sera point, qui parfois communique au mysticisme révolutionnaire une autre forme, plus rare et plus tragique, — le pessimisme exalté, l’attrait fiévreux du sacrifice. Combien en avons-nous vus, de ces Révolutionnaires, secrètement convaincus de la force écrasante du mal et du fatal échec de leur foi, qui s’enivrent de l’amour pour la belle vaincue…

« … sed victa Catoni… »

et de l’espoir de mourir pour elle, de détruire et d’être détruits ! Que d’aspirations la Commune écrasée a fait naître, non pas à sa victoire, mais à un pareil écrasement ! — Il semble que veille toujours, au cœur des plus matérialistes, un reste de la flamme éternelle, de l’espoir souffleté, nié, affirmé quand même, du recours impérissable de tous les opprimés à l’au-delà meilleur.