Aller au contenu

Page:Rolland Clerambault.djvu/290

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

.

Si Clerambault ne faisait pas encore tout à fait le jour dans sa pensée, ses jeunes amis avaient de bonnes raisons pour ne pas y voir clair. L’eussent-ils vue d’ailleurs, ils ne l’eussent jamais comprise. Ils ne supportaient pas qu’un homme qui condamnait l’état de choses présent, comme mauvais et meurtrier, se refusât aux moyens les plus énergiques de le supprimer. Ils n’avaient pas tort, de leur point de vue. qui était celui de l’action immédiate. Le champ de l’Esprit est plus vaste ; les batailles qu’il livre embrassent un large espace ; il ne les compromet pas en des escarmouches sanglantes. Et même en admettant que les moyens préconisés par ses amis fussent les plus efficaces, Clerambault n’acceptait pas cet axiome de l’action, que « la fin justifie les moyens ». Il croyait au contraire que les moyens sont encore plus importants au vrai progrès que la fin… La fin ? Est-il jamais une fin ?

Mais ils s’irritaient contre cette pensée trop complexe et diffuse. Elle les entretenait dans une animo-