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Page:Rolland Clerambault.djvu/311

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rivière du Destin qui emporte l’humanité, et qu’il avait confondue avec elle, lui apparaissaient les millions d’épaves vivantes qui se débattaient, — les hommes. Et chaque homme était soi, à lui seul un monde de joies et de souffrances, de rêves et d’efforts. Et chaque homme était moi. Je me penche sur lui, et c’est moi que je vois. « Moi », me disent ses yeux ; et son cœur me dit : « Moi ! » Ah ! comme je vous comprends ! Que vos erreurs sont miennes ! Jusque dans l’acharnement de ceux qui me combattent, je te reconnais, mon frère, je ne suis pas dupe : c’est moi !