Page:Rolland Clerambault.djvu/33

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Six jours après.

Clerambault avait passé l’après-midi dans les bois. Il était comme le moine légendaire. Couché au pied d’un chêne, il eût pu, au chant d’un oiseau, laisser couler, bouche bée, un siècle comme un jour. Il ne se décida à rentrer que quand le soir descendit. Dans le vestibule, Maxime, un peu pâle et riant, vint à lui et dit :

— Eh bien ! papa, ça y est !

Il lui apprit les nouvelles : la mobilisation russe, l’état de guerre en Allemagne. Clerambault le regarda, sans comprendre. Sa pensée était si loin de ces sombres folies ! Il essaya de discuter. Les nouvelles étaient précises. Ils se mirent à table. Clerambault ne mangea guère.

Il cherchait des raisons de nier les conséquences de ces deux crimes : le bon sens de l’opinion, la sagesse des gouvernements, les assurances répétées des partis socialistes, les fermes paroles de Jaurès. Maxime le laissait dire, son attention était ailleurs : comme son