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Page:Rolland Clerambault.djvu/343

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Clerambault n’était pas le seul à éprouver le bienfait de l’énergie de Froment. Presque à chaque visite, il rencontrait au chevet du jeune homme quelque ami qui venait, sans se l’avouer peut-être, autant pour chercher du réconfort que pour en apporter. Deux ou trois jeunes gens, de l’âge de Froment ; les autres, hommes âgés, ayant passé la cinquantaine, vieux amis de la famille, ou qui connaissaient Froment déjà avant la guerre. L’un d’eux, vieil helléniste, au sourire fin et distrait, avait été son professeur. Il y avait aussi là un sculpteur aux cheveux gris, masque huileux et creusé de sillons tragiques ; un gentilhomme campagnard, qui avait le poil ras, le teint rouge, et la tête carrée d’un rude paysan ; et un médecin à barbe blanche, figure fatiguée, empreinte de douceur, où le regard frappait par l’expression complexe des deux yeux : l’un, qui observait bien, avec une lueur de scepticisme, et l’autre, mélancolique, qui paraissait rêver.

Ces hommes qui se trouvaient quelquefois réunis chez le malade, ne se ressemblaient guère. On eût noté