Page:Rolland Clerambault.djvu/47

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L’enthousiasme de son fils lui était d’un grand secours. Maxime s’était engagé. Une vague de joie héroïque emportait sa génération. Il y avait si longtemps qu’elle attendait — (elle n’osait plus l’espérer !) — l’occasion d’agir et de se sacrifier !

Les hommes plus âgés, qui ne s’étaient jamais donné la peine de la comprendre, étaient dans l’émerveillement. Ils se souvenaient de leur propre jeunesse, médiocre et gâchée, d’égoïsme mesquin, de petites ambitions et de plates jouissances. Ne se reconnaissant plus dans leurs enfants, ils attribuaient à la guerre la floraison de ces vertus, qui croissaient depuis vingt ans autour de leur indifférence, et que la guerre allait faucher. Même auprès d’un père aussi large d’esprit que Clerambault, Maxime s’étiolait. Clerambault était trop occupé à répandre son moi débordant et diffus, pour bien voir et pour aider les êtres qu’il aimait. Il leur apportait l’ombre chaude de sa pensée, mais il leur prenait le soleil.

Ces jeunes gens, que leurs forces gênaient, en quê-