Page:Rolland Handel.djvu/123

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« Mais, dit Hawkins, il était homme d’un esprit intrépide, en rien l’esclave de son intérêt ; il s’enfonça plus avant dans la lutte, plutôt que de s’incliner devant ceux qu’il regardait comme infiniment au-dessous de lui. » Il ne pouvait plus être vainqueur ; au moins voulait-il casser les reins à ses adversaires. Et il les tua ; mais peu s’en fallut qu’il ne se tuât, du même coup.

Il persista donc à écrire des opéras[1], dont la série se prolongea jusqu’en 1741, accusant d’œuvre en œuvre une tendance plus marquée vers l’opéra-comique et le style de romances[2], cher à la seconde moitié du XVIIIe siècle. — Mais on sent bien que, pour lui, depuis 1735, le vrai drame musical était l’oratorio. Il y revint victorieusement avec la Fête d’Alexandre qui fut composée sur l’Ode à sainte Cécile de Dryden[3],

  1. Atalanta (12 mai 1736), Arminio (12 janvier 1737), Giustino (16 février 1737), Berenice (18 mai 1737), Faramondo (7 janvier 1738), Serse (15 avril 1738), Imeneo (22 novembre 1740), Deidamia (10 janvier 1741).
  2. Surtout dans Serse et Deidamia.
  3. Dryden avait écrit cet éclatant poème, en 1697, dans une nuit d’enthousiasme. Clayton l’avait mis en musique, en 1711 ; puis, vers 1720, Benedetto Marcello écrivit une cantate, à l’antique, sur une adaptation italienne de l’ode anglaise par l’abbé Conti. Un ami de Hændel, Newburgh Hamilton, arrangea avec beaucoup de discrétion le texte de Dryden, pour l’oratorio de Hændel.

    Hændel avait écrit, plusieurs fois déjà, en l’honneur de sainte Cécile. On trouvera dans le vol. LII de la grande édition Breitkopf (Cantate italiane con stromenti) les fragments