ligence même était atteinte. En son absence, son théâtre ferma ses portes, fit faillite[1]. Pendant tout l'été, Hændel resta dans un état de dépression pitoyable ; il se refusait à se soigner ; on le croyait perdu. Enfin, ses amis réussirent à l’envoyer, vers la fin d’août, aux bains d’Aix-la-Chapelle. La cure eut un effet miraculeux. En quelques jours, il fut guéri. En octobre, il revenait à Londres ; et aussitôt le géant réssuscité reprenait la lutte, écrivait, en trois mois, deux opéras, et le magnifique psaume funèbre (Funeral Anthem), pour la mort de la Reine[2].
Tristes jours. Ses créanciers le traquaient ; il était menacé de la prison. Heureusement, un mouvement de sympathie se dessina en faveur de l'artiste harcelé par le sort. Un concert à son bénéfice, auquel son orgueil se résolut à regret[3], eut, à la fin de mars 1738, un succès inespéré : il put se libérer de ses dettes les plus criantes. Le mois suivant, un témoignage d’admiration publique lui était donné. Sa
- ↑ Le 1er juin 1737. Mais le 11 juin, l’opéra rival fermait aussi ses portes, ruiné. Hændel entraînait dans sa chute l’ennemi qu’il voulait tuer.
- ↑ Le 15 novembre 1737, Hændel commence Faramondo. Du 7 au 17 décembre, il écrit le Funeral Anthem. Le 24 décembre, il termine Faramondo. Le 15 décembre, il commence Serse.
- ↑ Il disait que ces sortes de concerts étaient une façon de demander l’aumône.