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Des œuvres plus graves suivent ces œuvres d’allégresse. À ce moment de sa vie, la mélancolie fait son apparition chez le robuste vieillard, comme sous le pressentiment du mal qui allait le frapper.

Le 27 mai 1749, il dirigeait au Foundling Hospital[1], au profit des enfants abandonnés, son bel Anthem for the Foundling Hospital[2], qu’inspire sa grande pitié pour les malheureux. Du 28 juin au 31 juillet, il écrivit un pur chef-d’œuvre, Theodora, sa tragédie musicale la plus intime, sa seule tragédie chrétienne, avec le Messie[3]. De la fin de cette même année, date aussi une musique de scène pour une Alcestes de Tobias Smollett, qui ne fut jamais jouée, et dont Hændel reprit l’essentiel pour

    l’orchestre comptait cent instrumentistes. Schœlcher a publié une correspondance échangée au sujet de cette œuvre, entre lord Montagu, général en chef de l’artillerie, et Charles Frederick, contrôleur des feux d’artifice du Roi. On y voit que des dissentiments assez sérieux s’élevèrent entre Hændel et lord Montagu.

  1. Le Foundling Hospital avait été fondé en 1739 par un vieux marin, Thomas Coram, « pour l’entretien et l’éducation des enfants abandonnés ». Hændel se voua à cette œuvre, au profit de laquelle il donnait annuellement des auditions du Messie. En 1750, il fut élu governor(administrateur) de l’Hospice, après le don qu’il lui avait fait d’un orgue.
  2. Tome XXXVI de la grande édition. L’Anthem, dont plus d’une page est reprise à l’Ode Funèbre (Funeral Anthem), est terminé par l’Hallelujah du Messie, sous sa forme originale.
  3. Le libretto est inspiré de la Théodore vierge et martyre de Corneille.