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Page:Rolland Handel.djvu/139

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empêché de continuer, à cause de la vue de mon œil gauche[1]. »

Il s’interrompt, dix jours. Le 23 février — (c’était l’anniversaire de sa naissance), — il marque :

« Vais un peu mieux ; repris le travail. »

Et il écrit en musique ces paroles menaçantes : « Notre joie s’en va en douleur, comme le jour s’en va dans la nuit. »

Il met péniblement cinq jours à terminer ce chœur, qui est d’ailleurs sublime. Il en reste là, quatre mois[2]. Le 18 juin, il se remet au troisième acte. Il dut encore s’arrêter, au milieu[3]. Les quatre derniers airs et le chœur final lui prirent plus de temps qu’à l’ordinaire tout un oratorio : il ne termina que le 30 août 1751. Sa vue était perdue.

Après cela, tout est fini. Les yeux de Hændel se sont fermés[4]. La lumière est éteinte. « Total eclipse… » Le monde s’est effacé.

  1. Page 182 du mss.
  2. Pour s’occuper, il dirigea deux exécutions du Messie, au profit des Enfants Assistés, le 18 avril et le 16 mai, « avec une improvisation d’orgue ». Il essaya aussi d’une cure à Cheltenham.
  3. Page 244 du mss.
  4. Il subit trois fois l’opération de la cataracte, — la dernière fois, le 3 novembre 1752. Une nouvelle de journal dit, en janvier 1753 : « Hændel est tout à fait aveugle. »