entre deux personnages. Ainsi, au second acte de Saul, l'air de Jonathan : O frevle an dem Jüngling mehr, est suivi d’un air admirable de Saul, puis reprend textuellement.
Mais le plus beau titre de gloire de Hændel dans le solo vocal est la scène récitative.
C’était de Keiser qu’il avait appris l’art de ces émouvants récitatifs ariosi avec orchestre, dont il fait emploi déjà dans Almira, et dont J.-S. Bach devait reprendre, après lui, le style. Il ne cessa jamais d’en user dans ses opéras de Londres ; et il leur donna une ampleur superbe. Ce ne sont plus seulement des récitatifs isolés, ou des préambules à un grand air[1] ; le récit de César, au troisième acte de Giulio Cesare : Dall'ondoso periglio, est un large tableau musical, qui embrasse en son cadre un prélude symphonique, un récitatif, les deux premières parties d’un air sur l’accompagnement de la symphonie du début, un second récitatif, puis le da capo. La scène de la mort de Bajazet, au dernier acte de Tamerlano, est faite d'une série de récitatifs avec orchestre
- ↑ Hændel a cherché une langue musicale passant, par degrés insensibles, du recitativo secco, presque parlé, au recitativo accompagnato, puis à l'air. Dans Scipione (1726), des phrases de récitatif accompagné encadrent comme des rimes des fragments de récitatifs parlés. (Voir p. 23 de la grande édition, air : Oh sventurati.) L’air final du premier acte est un compromis entre la parole et le chant. Le récitatif accompagné aboutit naturellement à l'air.