Page:Rolland Handel.djvu/174

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l’acte III du même opéra présente une succession de cortèges, de danses et de chœurs. Les dernières scènes d’Alessandro sont construites en vrai finale d’opéra : deux duos, un trio, et un chœur qui s’enchaînent.

Mais c’est dans ses oratorios que Hændel devait essayer plus largement ces combinaisons d’ensembles vocaux, et surtout cette fusion ou ces oppositions puissantes des soli et des chœurs, groupés en un même tableau.

On voit la variété des formes et des styles employés. Hændel était trop universel et trop objectif pour croire qu’une seule espèce d’art était la vraie. Il croyait seulement qu’il y avait deux sortes de musique : la bonne et la mauvaise. Hors cela, tous les genres se valaient. Aussi, a-t-il laissé des chefs-d’œuvre dans tous les genres. Mais il n’a ouvert aucune voie nouvelle à l’opéra, bien qu’il se soit avancé fort loin dans presque toutes. Constamment, il essaie, il invente, et toujours avec une sûreté singulière ; il semble qu’il ait la conscience la plus nette de son invention. Et cependant, presque aucune de ses conquêtes artistiques ne reste acquise pour lui. Il a beau faire un emploi magistral du récitatif à la Gluck, ou de l’arioso à la Mozart, écrire des actes de Tamerlano qui sont du drame le plus serré et le plus frémissant, à la manière d’Iphigénie en