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Page:Rolland Handel.djvu/206

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Music (1715 ou 1717), Firework Music (1749), et Concerti a due cori.

Quoique Hændel soit, en art, un visuel, et que sa musique ait un pouvoir descriptif et évocateur, il ne fait qu’un usage restreint du coloris instrumental[1]. Cependant, il montre, à l’occasion, une curiosité raffinée dans l'emploi des timbres. Les deux oratorios écrits à Rome, quand il se trouvait dans la societé du cardinal Ottoboni et de ses grands virtuoses, le Trionfo del Tempo et la Resurrezione de 1708 sont d’une couleur fine et variée[2]. À Londres, il fut un des premiers à introduire les cors dans l’orchestre de l'Opéra[3].

  1. C’était l’esthétique de l’époque. Ainsi que le dit M. Mennicke, « la neutralité du coloris orchestral caractérise le temps de Bach-Hændel. L’instrumentation correspond à la registration de l’orgue ». L’orchestre symphonique est essentiellement constitué par les cordes. Les vents servent surtout en ripieno. Quand on use des bois obligés, c’est pour toute la durée d’un morceau, et non pour ajouter une touche de couleur çà et là.
  2. On trouve au milieu du Trionfo del Tempo une Sonata instrumentale pour 2 hautbois, 2 violons, viole, violoncelle, contrebasse et orgue. Dans l’air de la Madeleine de la Resurrezione, Hændel emploie 2 flûtes, 2 violons en sourdine, viola da gamba, et violoncelle ; le violoncelle fait au début un point d’orgue de 39 mesures, puis s’unit au clavecin ; au milieu de l’air, la viola da gamba et les flûtes concertent seules.
  3. Dans Radamisto (1720), air de Tiridate : Alzo al volo, et chœur final. — Dans Giulio Cesare, 4 cors.

    On a prétendu que Hændel fut un des premiers à faire usage des clarinettes dans l’orchestre; cela me paraît bien douteux. On s’appuie sur une copie de Tamerlano par Schmidt, où on lit : clar. e clarini (au lieu de cornetti, dans le manuscrit autographe). Mais il est à croire que, de même que pour les « clarinettes » employées par Rameau dans Acanthe et