Page:Rolland Handel.djvu/218

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de préférence ; et même il est, à certains égards, plus conservateur que lui. La forme de ses Concerti, dont le nombre des mouvements varie de quatre à six, oscille entre la suite, la sonate, voire même la Sinfonia (ouverture). C’est ce dont le blâmeront les théoriciens. Et c’est ce dont je le louerai. Car il n’a pas cherché à imposer un cadre uniforme à sa pensée ; mais il a laissé celle-ci se façonner le cadre dont elle avait besoin ; et ce cadre varie, comme elle, suivant les passions et les jours.

La spontanéité de cette pensée, qui nous est déjà révélée par l’extrême rapidité avec laquelle ces Concerti ont été composés, — chacun en un seul jour, d’un seul trait, et plusieurs par semaine[1], — fait le charme de ces œuvres. Ce sont, suivant le mot de M. Kretzschmar, de grands Stimmungsbilder (des peintures d’impressions), traduits en une forme précise et souple, où le moindre changement d’émotion peut se faire sentir.

  1. Voici quelques dates :

    29 septembre 1739, Concerto I en sol majeur ; — 4 octobre, Concerto II en fa majeur ; — 6 octobre, Concerto III en mi mineur ; — 8 octobre, Concerto IV en la mineur ; — 12 octobre, Concerto VII en si ♭ majeur ; — 15 octobre, Concerto VI en sol mineur ; — 18 octobre, Concerto VIII en ut mineur ; — 20 octobre, Concerto XII en si mineur ; — 22 octobre, Concerto X en ré mineur ; — 30 octobre, Concerto XI en la majeur (t. XXX de la grande édition).