Page:Rolland Handel.djvu/60

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à Rome, de représentations d’opéra. En revanche, la musique religieuse et la musique de chambre étaient dans tout leur éclat. Hændel, pendant ces premiers mois, écouta, étudia la musique religieuse de Rome et tâcha d'en écrire de semblable. De cette époque datent ses Psaumes latins[1]. Il avait été aussi introduit dans les salons romains, grâce aux lettres de recommandation qu'il avait des Médicis. Il s'y rendit fameux, par son talent de virtuose plus encore que par celui de compositeur. Il resta à Rome jusqu'à l'automne de 1707[2].

Sans doute, il repassa par Florence, au mois d'octobre ; et c'est alors que paraît se placer la première représentation de Rodrigo. Il y avait presque un an que Hændel était en Italie. Il entreprit d'écrire un opéra en italien. Son audace fut récompensée. Rodrigo réussit. Hændel y gagna la faveur du grand-duc et l'amour de la première chanteuse, Vittoria Tarquini[3]. Fort de cette

  1. Un Dixit Dominus est daté du 4 avril 1707. Un Laudate pueri, du 8 juillet 1707.
  2. Une lettre d'Annibale Merlini à Ferdinand de Médicis, récemment publiée par M. Streatfeild, montre que le 24 septembre 1707, « le Saxon fameux » (« il Sassone famoso »), comme on appelait déjà Hændel, se faisait encore entendre dans les soirées musicales de Rome.
  3. C'est M. Ademllo, dans un article de la Nuova Antologia (16 juillet 1889), et M. Streatfeild, qui ont rétabli le véritable nom de la chanteuse de Rodrigo. Ainsi, a été détruite la légende romanesque, accreditée depuis Chrysander, de