Page:Rolland Handel.djvu/80

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sont de tous les caractères et de toutes les dimensions. Il en est en un seul morceau ; il en est d’autres qui ont la coupe da capo. Certains sont de vraies cantates, avec récitatifs, soli et duos. D’autres se font suite, formant des sortes de petits Liederkreise. Leur écriture évolue de Schütz et Bernabei à Hændel et Telemann. Mais leur construction intime est assez généralement la même : une première voix expose, seule, la première phrase, où se reflète l’émotion poétique du morceau ; la seconde voix répétè le motif, à l’unisson, ou à l’octave ; avec le second motif, les voix laissent l’unisson et se livrent à des imitations en canon, librement fuguées ; puis revient la première partie, qui conclut. Quand le duo est plus développé, après un premier air en mineur, vient un second air en majeur où la virtuosité se donne carrière, puis revient le premier air en mineur. Ces œuvres sont d’une admirable beauté mélodique et d’une expression souvent profonde. Dans les sujets gais, Steffani a la grâce alerte, l’élégante fantaisie de Scarlatti. Dans la tristesse, il touche aux plus hauts modèles : à Schütz, à Provenzale,

    d’œuvre ; et on en fit de nombreuses copies. On en trouvera la bibliographie dans le ier volume des Œuvres choisies de Steffani, publiées chez Breitkopf par MM A. Einstein et A. Sandberger. Le seul Conservatoire de Paris possède six volumes de duetti manuscrits de Steffani.