Page:Rolland Le Théâtre du peuple.djvu/188

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ratte représente l’Assemblée, qui ordonne qu’on enlève la couronne de la tête du roi,

la corona di sul capo
e sia alfin decapitato :
cosi vuole il Parlamento.

(et qu’il soit à la fin décapité :
ainsi le veut le Parlement.)

Datore fait le procès, sur l’ordre de Mirabò. Un soldat coupe la tête de Louis XVI. Après quoi, Moratte ordonne qu’on chante et qu’on danse :

Or con brio, con mille canti,
si cominci festa grande.

(Or qu’avec brio, avec mille chants,
on commence une grande fête.)

Mais, pour la morale de la pièce, les soldats se repentent à la fin, et demandent pardon à Dieu :

Chieggo a voi scusa e perdono
di tal fatto cosi orrendo ;
Solo Iddio giusto e tremendo
lasciam giudice del trono.

(Je vous demande excuse et pardon
de tel fait aussi abominable ;
laissons Dieu, juste et redoutable
être seul juge du trône.)

— Voir le beau livre de M. Alessandro d’Ancona : Origini del teatro in Italia, 1877. — M. d’Ancona a non seulement étudié les manuscrits des Maggi, mais il a pu connaître les auteurs de certains d’entre eux : un particulièrement, qui avait écrit l’Incendie de Troie, et qui était maçon dans le petit village d’Asciano. Cet homme ne connaissait pas les récits antiques, mais il était tout plein du souffle de l’ancienne poésie chevaleresque. On sait combien nos chansons de gestes, nos poèmes français du Moyen-Âge, se sont perpétués dans l’imagination et dans les récits des campagnes italiennes.