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DEUXIÈME PARTIE

LE THÉÂTRE NOUVEAU


I

LES PRÉCURSEURS DU THÉÂTRE DU PEUPLE : ROUSSEAU, DIDEROT, LA RÉVOLUTION FRANÇAISE, MICHELET. — LES PREMIÈRES TENTATIVES DE THÉÂTRES DU PEUPLE. — LE THÉÂTRE DE BUSSANG.


Les premiers qui semblent avoir eu l’intention d’un art dramatique nouveau pour la société nouvelle, d’un Théâtre du Peuple pour le Peuple souverain, sont certains des grands précurseurs de la Révolution, les philosophes du dix-huitième siècle, ces souffles orageux qui semaient à tous les coins du monde les germes de vie nouvelle : surtout Rousseau et Diderot ; — Rousseau, constamment préoccupé de l’éducation de la nation, — Diderot, toujours avide d’enrichir la vie, de centupler ses puissances, d’unir les hommes en une ivresse joyeuse et fraternelle.

Rousseau, dans son admirable Lettre sur les spectacles,[1] si sincère, si profonde, où l’on a affecté de voir un paradoxe, pour avoir le droit de ne pas tenir compte de ses rudes leçons, — Rousseau, après

  1. Lettre à d’Alembert, 1758.
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