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L*ANTIQUITÉ ET LE DRAME LYRIQUE FLORENTIN. 61

En 1585, le grand Andréa Gabrieli, le pins illustre maître de la musique vénitienne, écrit les Chœurs tf Œdipe roi y pour la repré- sentation solennelle de la tragédie de Sophocle, à Vicence, sur le théâtre grec de Palladio (1).

En 1581, Vincenzo Galilei publie son Dialogue de la musique ancienne et moderne, où il offre à ses contemporains l'exemple de l'art antique (2).

��in-4°). La pièce est perdue, et nous ne savons pas exactement dans quels rapports étaient combinées la poésie et la musique; mais il est peu pro- bable que le grand madrigaliste vénitien se soit préoccupé de modifier son style habituel. La recherche d'archaïsme ne porta sans doute que sur la poésie, sur l'introduction des chœurs et des airs chantés, dans une action mythologique. « Fu recitata con quella maniera che si ha alla forma degli antichi. Tutti li recitanti hanno cantato in soavissimi concenti, quando soli, quando accompagnati ; ed in fine il coro di Mercurio era di sonatori che avevano quanti varii istrumenti che si sonarono giammai. Li trombetti in- troducevano li dei in scena, quale era instituita con la macchina tragica, ma non si è potuto ordinare per il gran tomolto di persone che qui vi era. Non si è potuto imitare 1' antichità nelle composizioni musicali, avendole fatte il sig. Claudio Merulo , che a tal grado non debbono essere giunti gli antichi, come a quello di monsign. Giuseffo Zarlino , il quale è stato occu- pato nelle musiche che hanno incontrato il Re nel Bucentoro, ed è stato ordinatore di quelle che continuamente si sono fatte ad istantia di S. Maestà. » (Frangipane, 2 e édit. de sa tragédie; Farri, in-12.) — D'autres his- toriens ont parlé d'un Orfeo de Politien , mis en musique par Zarlino et donné par Venise à Henri III, pour la même occasion. Mais il ne s'agit sans doute que de représentations avec intermèdes musicaux, dans le goût des cours italiennes du quinzième siècle : Ferrare ou Florence. (Voir le chapitre de l'Opéra français : Ballet comique de Beaujoyeulx.)

(1) La Compagnia délia Calza, constituée à Venise pour organiser les fêtes publiques et privées, fit élever par Palladio un théâtre grec en bois, où Federigo Zucchero peignit douze tableaux relatifs à l'action (Vasari, XII, 127, éd. 1856, in-16), pour la seule représentation d'Antigone, da mes- ser Conte di Monte Vicentino (Conti Pigatti) , le 28 février 1565. (Morelli , Calai, comm. ilal. Venise, 1776, in-8°.)

(2) a) Chori in Musica, composti da M. Andréa Gabrieli, sopra li Chori délia Tragedia di Edippo Tiranno. Recitati in Vicenza l'anno MDLXXXV con solennissimo apparato, et novamente data aile stampe. — Venetia, Ang. Gardano, 1588.

J'en ai retrouvé les parties, — malheureusement incomplètes, — dans la Biblioteca del Seminario, de Padoue.

b) Galilei Vincentio. Fronimo. — Dialogo délia musica anlica et délia mo- derna. Florence, Maroscotti, in-folio, 1581 (Rome, Biblioth. Sainte-Cécile).

c) Combattimento di Apolline col serpente. — Poesia de Ottavio Rinuc- cini, mus. Luca Marenzio (3 8 intermède des « Intermodii et Concerti fatti per la Commedia rappresentata in Firenze , otc. », publiés en 1591, par Christofano Malvezzi. Venise, Vincenti. — Parties complètes à la Hof- bibl. de Vienne. — 5, 6, 8, 11, à la Bibl. nat. do Florence).

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