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Page:Rolland Vie de Michel-Ange.djvu/175

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SOLITUDE

faire le bien, que paraître le faire. »[1] — Par un trait d’exquise délicatesse, il pensait surtout aux jeunes filles pauvres : il cherchait à leur faire remettre en cachette de petites dots, pour leur permettre de se marier, ou d’entrer au couvent.

« Tâche donc de connaître un bourgeois dans le besoin, qui ait une fille à marier ou à mettre au couvent, écrit-il à son neveu. (Je parle, — ajoute-t-il, — de ceux qui, dans le besoin, ont honte d’aller mendier.) Donne-lui l’argent que je t’envoie, mais en secret ; et fais en sorte de ne pas te laisser tromper… »[2]

Et ailleurs :

« Informe-moi si tu connais encore quelque autre noble bourgeois dans un très grand besoin, surtout s’il a des filles à la maison ; il me serait agréable de lui faire quelque bien, pour le salut de mon âme. »[3]

    donner par amitié, mais par amour de Dieu… Ne dis pas d’où vient l’argent. » (29 mars 1549)

    « Vous n’avez à faire aucune mention de moi. » (Septembre 1547)

    « Il me serait plus agréable que tu consacres l’argent que tu dépenses en cadeaux pour moi, à des aumônes, pour l’amour de Dieu ; car je crois qu’il y a bien de la misère parmi vous. » (1558)

    « Vieux comme je suis, je voudrais faire un peu de bien en aumônes. Car je ne puis et ne sais pas faire de bien d’une autre façon. » (18 juillet 1561)

  1. Condivi.
  2. Lettre à Lionardo. (Août 1547)
  3. Ibid. (20 décembre 1550)

    Ailleurs, il s’informe d’un des Cerretani, qui a une fille à mettre au couvent. (29 mars 1549) — Sa nièce Cecca intercède auprès de lui pour une pauvre fille, qui entre au couvent ; et il lui envoie, tout heureux, la somme qu’elle demande. (À Lionardo, 31 mai 1556)

    « Épouser une jeune fille pauvre, dit-il quelque part, est aussi une façon de faire l’aumône. »

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