Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/174

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Avec des souffles de fournaise
Et des haleines de caveau,
Il sent monter à son cerveau
Une angoisse que rien n’apaise.

Portes, châssis, rideaux, plafond
Ont un calme qui le confond.

Sa conscience qui lui pèse
S’embarrasse dans la frayeur,
Comme le pied d’un fossoyeur
Dans un marécage de glaise.

Oh ! le face à face avec soi,
Quand on tremble et qu’on sait pourquoi !

Il admettrait donc l’hypothèse
Où ses vieux meubles renfrognés
Seraient des spectres indignés
Qui jouiraient de son malaise ?