Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/24

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Le chemin de notre mystère
Est sillonné par ses trajets ;
Tous nos actes, tous nos projets,
Recourent à son ministère.

C’est par ses ruses sans pareilles,
Par ses complots prestigieux
Que les serrures sont des yeux
Et que les murs ont des oreilles.

S’ils pouvaient pénétrer ses charmes,
Plus d’un mort et plus d’un vivant
Verraient la gueuse bien souvent
Ricaner derrière ses larmes.

Elle est tout miel, velours et soie,
Quand elle se penche vers nous :
Comme un serpent qui serait doux
Avant d’envelopper sa proie.