Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/26

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Elle se juge, se critique
Et s’exerce à la fausseté
Pour avoir l’œil plus aimanté
Et le geste plus magnétique.

Si, par hasard, son imposture
A des maintiens rudes et froids,
Elle rattrape avec sa voix
Ce qu’elle perd dans sa posture.

Elle façonne la souffrance,
Et maintes fois elle assouplit
La fatuité de l’oubli
Et l’orgueil de l’indifférence.

C’est la sournoise conseillère
De toutes les religions :
Elle étend ses contagions
Aux deux genoux de la prière.