Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/269

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Pour tuer en ta conscience
La vanité du repentir,
Il te faut donc assujettir
Ton remords à ta défiance.

Car ton ferme propos ressemble
À ces falots errant la nuit :
La rafale qui les poursuit
Peut souffler leur lueur qui tremble.

Dans le Bien marche simple et triste
Et dis-toi, pèlerin confus,
Que le vieil homme que tu fus
Est un revenant sur ta piste.

Le vertige qui nous entraîne
Est changeant et précipité ;
On va tourner dans la bonté,
Qu’on tourne déjà dans la haine.