Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/45

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Qu’est-ce qui revêt son office
D’une telle ambiguïté ?
La pudeur de la vérité ?
Si c’était la pudeur du vice !

Hélas ! par maint spectre odieux
Dont la hantise nous consume,
Par maint vieux relent d’amertume
Comptez les trahisons des yeux.

Ils recouvrent sous tant de charmes
Leurs abominables dessous !
Ils pleurent si bien d’après nous,
Jusqu’aux nuances de nos larmes.

Le soupçon le plus châtié
D’avoir cru l’homme à sa prunelle
Fait une molle sentinelle
Contre un faux regard d’amitié.