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Page:Rollinat - Les Apparitions, 1896.djvu/101

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           La pulsation de la vie
Habite obstinément ce mannequin noir-bleu
Dont l'air si naturel, si vrai, surprend si peu
           Que personne ne s’en défie.

           Il faut avoir touché la bête
Pour se persuader qu’elle n’est qu’un objet ;
Et même encore après, de loin, on est sujet
           À lui voir remuer la tête.

           Au-dessus de la cheminée,
Rapace, il apparaît perché, tel qu’au moment
Où d’un arbre il allait se ruer lourdement
           Sur la charogne empoisonnée.

           Oui ! son beau plumage sévère
Couve en le trahissant l’animé de son corps !
Ce n’est sûrement pas le froid regard des morts
           Qui reluit dans son œil de verre.