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Page:Rollinat - Les Apparitions, 1896.djvu/144

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Sous le vibrant azur s’allume sa surface
           Qui miroite à frissons lustrés ;
Les arbres et les rocs surgissent plus sacrés
           Dans ce reposoir de l’espace.

Même lorsque l’hiver l’éteint sous le ciel morne,
           La glace du froid des tombeaux,
Elle étend, noble encor, sa nudité qui s’orne
           Du noir bleu grouillant des corbeaux.

Par la voix des grillons qui peuplent son mystère,
           Elle chante pendant l’été
Le mystique unisson des cieux et de la terre,
           L’extase de l’immensité !

Enfin ! le cher Printemps berce l’âme et la vue...
           Avide, on contemple de près
L’herbe toute nouvelle et déjà si touffue,
           D’un verni si tendre et si frais.