Page:Rollinat - Les Névroses (Fasquelle 1917).djvu/189

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« Un matin, au parfum des corolles tremblantes,
« Tout le jardin chanta sous le ciel éclairci ;
« Le bassin réveilla ses rides somnolentes,
« Le sapin fut moins triste et le serpent transi
« Parut se délecter sur le roc adouci ;
« Le papillon, l’oiseau qui vit de grappillage
« Et l’abeille qui met tant de fleurs au pillage,
« Dans un brin de soleil dansaient un menuet :
« Et j’appris que c’était le jour du mariage
« De la petite rose et du petit bluet. »

ENVOI.

Toi qui fais sur ma bouche un si doux gaspillage
De baisers qui sont frais comme le coquillage,
Princesse maladive au corps souple et fluet,
Daigne te souvenir jusque dans le vieil âge
De la petite rose et du petit bluet.