Page:Rollinat - Les Névroses (Fasquelle 1917).djvu/225

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Avec leurs gris, leurs bleus, leurs vermillons, leurs ors,
Ils figurent des sphinx, des monceaux de fossiles,
Des navires perdus, de magiques décors,
Et de grands moutons noirs et blancs, fiers et dociles,
Qui vaguent en broutant par des chemins faciles ;
Gros des orages sourds qui viennent s’y tapir,
Ils marchent lentement ou bien vont s’accroupir
Sur quelque montagne âpre et qu’on n’a pas gravie ;
Mais tout à coup le vent passe et fait déguerpir
Les nuages qui sont l’emblème de la vie.

ENVOI

Ô Mort ! Divinité de l’éternel dormir,
Tu sais bien, toi par qui mon cœur s’use à gémir
Et dont l’appel sans cesse au tombeau me convie,
Que je n’ai jamais pu contempler sans frémir
Les nuages qui sont l’emblème de la vie.