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Page:Rollinat - Les Névroses (Fasquelle 1917).djvu/310

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LA CÉPHALALGIE


À Louis Tridon.


 
Celui qui garde dans la foule
Un éternel isolement
Et qui sourit quand il refoule
Un horrible gémissement ;

Celui qui s’en va sous la nue,
Triste et pâle comme un linceul,
Gesticulant, la tête nue,
L’œil farouche et causant tout seul ;

Celui qu’une odeur persécute,
Et qui tressaille au moindre bruit
En maudissant chaque minute
Qui le sépare de la nuit ;

Celui qui rase les vitrines
Avec de clopinants cahots,
Et dont les visions chagrines
Sont pleines d’ombre et de chaos ;

Celui qui va de havre en havre,
Cherchant une introuvable paix,
Et qui jalouse le cadavre
Et les pierres des parapets ;