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Page:Rollinat - Les Névroses (Fasquelle 1917).djvu/357

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LES TÉNÈBRES



LE GOUFFRE


À Léon Bloy.


 
L’homme est un farfadet qui tombe dans la mort,
Grand puits toujours béant sans corde ni margelle
Et dont l’eau taciturne éternellement dort
Sous l’horreur qui la plombe et l’oubli qui la gèle.

Cet ange féminin qui marchait sans effroi,
Au bord des lacs chanteurs où les zéphyrs se trempent,
Voyez comme il est blanc ! Touchez comme il est froid !
Voilà déjà qu’il pue et que les vers y rampent.

L’espoir ? Dérision ! l’Amour ? Insanité !
La gloire ? Triste fleur morte en crevant la terre !
L’illusion se heurte à la réalité
Et notre certitude équivaut au mystère.