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Page:Rollinat - Paysages et paysans.djvu/175

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BON FRÈRE ET BON FILS


Le notaire dit : « Jean ! il s’agit d’un partage.
Votre frère, passé pour mort,
Authentiquement vit encor.
Vous êtes maintenant deux pour votre héritage.

— Ça s’rait-il Dieu possibl’ ? ah ben ! grommelle Jean,
Faut partager l’bien et l’argent ?
Moi qui croyais mon frèr’ si poussièr’ dans sa fosse !
Mais p’êt’ ben q’la nouvelle est fausse ?…

— Vous auriez tort d’émettre un doute,
Ricane le tabellion. »

— D’m’êt’ cru seul héritier ? maintenant c’que ça m’en coûte !
On l’disait mort défunt : j’ai pas eu d’réflexion,
Et, d’ordinair’, c’est pas c’qui m’manque.
Si j’avais pu m’méfier, d’un’ ressuscitation,
Mon pèr’ m’eût fait d’la main à la main donation