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LES APAISEURS


Le silence et la solitude,
Les ténèbres et le secret
Sont les apaiseurs du regret,
Du doute et de l’inquiétude.
À creuser le songe on n’extrait
Que l’ironique incertitude.
Le monde, un moment, vous distrait
Avec sa folle multitude,
Mais, lorsqu’on en a fait l’étude,
On en retrouve le portrait
Dans sa propre vicissitude.
Au contraire, univers discret,
Sans mensonge, sans turpitude,
La nature a tant d’intérêt,
De grâce, de sollicitude
Dans ses détails, son amplitude,
Que l’on s’oublie à son attrait.
La tristesse, au creux d’un guéret,
Devient de la bonne hébétude,